Le photographe Christian Globensky en résidence au MNBAQ

En coulisse par MNBAQ
21 mai 2024

Le photographe Christian Globensky a effectué une micro-résidence au MNBAQ du 22 avril au 3 mai 2024.

Artiste, auteur, pédagogue et co-fondateur de la Keep Talking Agency (KTA), un laboratoire d’art et d’idées, Christian Globensky vit et travaille à Paris. Docteur en Arts et Sciences de l’Art, il a écrit de nombreux articles et ouvrages scientifiques et réalise des livres d’artiste. KTA Studio, son atelier de création, mène une réflexion sur les institutions muséales et culturelles, tant dans leur périphérie, leurs boutiques par exemple, pour lesquels des livres d’artiste et objets sont conçus et distribués, que dans leur centre, avec une série de photographies des salles d’exposition dédiées à la technologie de l’esthétique. Il enseigne la pratique et la théorie de l’art contemporain à l’École supérieure d'art de Lorraine à Metz.

Par la photographie, l’artiste français capte l’enveloppe des musées, s’attardant à ses détails architecturaux et à quelque chose comme l’esprit des lieux.

Il vous propose aujourd’hui une « image témoin » de sa micro-résidence.

« Déambuler dans un musée comme le MNBAQ, entre deux pavillons, entre deux expositions, c’est tenter de remodeler l’informe, le temps et l’inactuel. Ce qui est sur le point de se produire à nouveau. C’est emprunter aussi des chemins de traverses, se rapprocher ce qui est à venir — ici, au MNBAQ, un nouveau pavillon sortira bientôt de terre. Dans l’intervalle, une absence momentanée, voire une origine absente.

Mon travail photographique consiste à interroger coins et recoins de ces mondes en soi que sont les musées, et qui échappant habituellement au regard, qu’ils soient découverts de manière fortuite ou immédiatement identifié, peu à peu, ou directement. D’une historicité répertoriée on bifurque à une action de considérer l’ensemble dans ses éléments, l’évènement photographique dans la somme de ses particularités.

Dans un couloir menant d’un pavillon à autre, emprunté par milliers de visiteurs, une “ image-témoin “ d’un « ça été » (Roland Barthe). Au centre même de la photographie, de ce “ ça été “, une “ image-fantôme “, un carré blanc se détache, tel un plan suspendu dans l'espace, une origine perdue. » 

son histoire avec le Musée du Québec

Cette micro-résidence a agi comme un retour aux sources pour l’artiste, de nationalité française mais né à Québec en 1964. En effet, les premiers contacts Christian Globensky avec l’art se sont faits au MNBAQ, alors Musée du Québec, dans des ateliers qu’il a fréquentés.

« L’un des aspects qui a étayé ma demande de micro-résidence au MNBAQ, outre le fait que je connais bien ce Musée, est d’y avoir, enfant, suivi quelques années des cours de dessin (entre 1975 et 1980). Dessiner dans les salles du Musée évoque quelque chose du travail photographique que je fais aujourd’hui, sans aucun doute...

J’ai retrouvé deux des professeurs de cette époque, Danièle Lessard et Paul Béliveau qui ont travaillé avec le Musée de diverses manières. J’ai échangé avec Nathalie Thibault, conservatrice des archives, responsable de la gestion documentaire au MNBAQ, pour tenter de retracer des photos de cette époque — je ne sais pas très bien encore où cela peut me mener, mais c’est un jeu de pistes que j’ai envie mener afin de poursuivre mon travail de résidence. Une autre façon de questionner la vocation du Musée. »

Pour finir, Christian Globensky a eu un coup pour la Libriaire-Boutique du Musée, où plusieurs de ses éditions (livres, effaces, carte postales) sont présentés, dont le tout récent Anatomie du sourire, KTA Éditions, 2024. « Un livre, un catalogue petit format, une exposition “carte blanche“ réalisée au Musée des Beaux-Arts de Nancy à l’automne 2022 / hiver 2023, intitulée Dédale muséal ».


Photo © Christian Globensky, mai 2024

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