Impossible de parler d’art canadien sans évoquer Le Groupe des Sept, qui a révolutionné le paysage artistique canadien de 1920 à 1933. Composé de sept jeunes peintres paysagistes, le collectif, aussi connu sous le nom d'École algonquine, a su capturer l’essence brute et la beauté sauvage du Canada et a bouleversé la peinture dans le pays en quelques années.
Les membres fondateurs
Franklin Carmichael, Lawren Harris, A. Y. Jackson, Frank Johnston, Arthur Lismer, J. E. H. MacDonald et Frederick Varley sont les membres fondateurs du Groupe des Sept.
Les jeunes artistes, qui travaillent presque tous comme illustrateurs publicitaires pour la même firme torontoise de design, se rassemblent dans les ateliers d’un immeuble de Toronto appelé le Studio Building. Ensemble, ils explorent de nouvelles voies artistiques, désirant s’affranchir de la tradition européenne et des conventions académiques de l’époque.
Bien que leurs premières rencontres remontent à 1911, le groupe n'est baptisé qu'en mars 1920 et est officiellement reconnu en mai suivant, lors de sa première exposition au Musée des beaux-arts de l'Ontario.
Deux autres artistes sont également associés au Groupe des Sept. Tom Thomson, décédé en 1917 avant la formation officielle du groupe, a néanmoins eu une influence significative sur celui-ci. Reconnu pour ses paysages du Nord de l’Ontario, il est souvent considéré comme leur peintre le plus emblématique. Emily Carr n’a jamais fait officiellement partie du groupe, mais son influence sur sa pratique est bien réelle.
Capturer la nature sauvage
Les œuvres du Groupe des Sept se caractérisent par des couleurs vives et des formes simplifiées. Leur style audacieux se distingue de la tradition naturaliste en mettant l’accent sur les paysages sauvages. Ils capturent l’essence de la nature canadienne dans toute son immensité et sa diversité, offrant des visions puissantes de rivières, de lacs et de forêts, de l’Ontario jusqu’aux vastes étendues de l’Arctique.
Les peintures du Groupe de Sept sont devenues emblématiques d’une vision romantique, voire mystique du Canada. Il est possible d’associer certains peintres du groupe avec une région, par exemple, la région d'Algoma, au Nord-est de l'Ontario, à J. E. H. MacDonald.
Les artistes explorent également l’isolement, la solitude et la lutte entre l’homme et la nature.
L’héritage d’une décennie
Comme souvent dans l’histoire de l’art, la vision de ces jeunes artistes et la nouvelle école dont ils se réclament créent la controverse dans le milieu artistique. Malgré les détracteurs, ils reçoivent le soutien actif d’Eric Brown, directeur de la Galerie nationale du Canada (aujourd'hui Musée des beaux-arts du Canada). Au fil de la décennie, leur imagerie distinctive récolte aussi de nombreux éloges et fait sa marque.
La dernière exposition des Sept a lieu en 1931 et le groupe se sépare en 1933. En quelques années, ses membres ont produit des œuvres devenues des symboles du paysage canadien. Le collectif a joué un rôle déterminant dans la définition de l’identité artistique canadienne et dans l’émergence d’une « vision nationale ».
On retrouve aujourd’hui leurs œuvres dans de nombreux musées au Canada, dont au MNBAQ, qui collectionne des tableaux de quatre des sept membres fondateurs du collectif.
Ne manquez pas l’occasion de voir des œuvres du Groupe des Sept exposées au Musée national des beaux-arts du Québec dans le cadre de l’exposition Générations. La famille Sobey et l’art canadien du 15 février au 12 mai 2024.
2 Commentaires
Quels sont les tableaux du groupe des sept ? Y a t’il un tableau de Tom Thomson?
RaymondIl y a de nombreux tableaux du Groupe des sept, répartis dans deux salles et nous exposons trois œuvres de Tom Thomson.
MNBAQ