Alexander McQueen, designer provocateur
Figure majeure de l’industrie de la mode entre 1990 et 2010, le designer britannique Alexander McQueen (1969-2010) a marqué l’histoire de la mode par son style avant-gardiste et anticonformiste. Découvrez-en plus sur le créateur avant votre visite de l’exposition Alexander McQueen : l’art rencontre la mode au MNBAQ.
Lee Alexander McQueen est né en 1969 à Londres. Il quitte l'école à l'âge de 16 ans pour devenir apprenti tailleur, avant d’intégrer la prestigieuse école Central Saint Martins de Londres.
Dès 1992, il crée sa propre marque éponyme, Alexander McQueen. Ses créations sont rapidement remarquées pour leur originalité et leur audace. Adepte de la provocation, il gagne vite le surnom d’enfant terrible de la mode britannique.
Alexander McQueen avait une façon simple de se présenter :
« Si vous voulez savoir qui je suis, il vous suffit de regarder mes vêtements ».
Le designer prend la tête de la maison de couture française Givenchy de 1996 à 2001. Mais c’est sous sa propre marque qu’il retrouvera une plus grande liberté créatrice.
Des vêtements qui racontent une histoire
Acclamées par la critique, ses collections reflètent sa grande expertise dans la conception et la fabrication des vêtements. Son processus créatif s’enracine dans des références à la fois autobiographiques et encyclopédiques, nourries par l’histoire, les sciences naturelles, la technologie, les médias et la culture populaire.
En 1996, il présente ainsi une collection intitulée Dante qui s’inspire de l’enfer décrit dans « La Divine Comédie » de Dante Alighieri et de l’imagerie qui en découle. En 1995 et 2005, c’est à Alfred Hitchcock qu’il rend hommage avec les collections The Birds (Les Oiseaux) et The Man Who Knew Too Much (L’Homme qui en savait trop).
Le génie d’Alexander McQueen: observer le monde,
s'en imprégner et le transposer dans des vêtements.
Il aime repousser les limites de la création, travaillant avec des matériaux inhabituels comme le bois, le métal ou encore le plastique.
Des défilés spectacles
Ses défilés, élevés au rang de spectacles, ont marqué l’histoire de la mode. Il en fait des événements théâtraux agrémentés de performances artistiques. Le défilé de la collection No. 13 comprend par exemple deux bras robotiques géants qui pulvérisent de la peinture sur le mannequin Shalom Harlow. Parmi les événements marquants, une partie d'échec à taille humaine ou la mise en scène du naufrage d'un bateau.
Des thèmes universels – la vie, la mort, la nature, la mythologie, les systèmes de croyances religieuses, la condition humaine, etc. – se retrouvent au cœur de la démarche artistique d'Alexander McQueen. Le designer est notamment connu pour son obsession de la mort et de la mortalité et il fait du motif de tête de mort sa signature.
Son travail n’est pas exempt de scandales. En 1995, il présente une collection intitulée Highland Rape (Le Viol de l’Écosse) qui s’inspire de l’histoire écossaise et comprend des vêtements et tartans déchirés et tachés de sang.
Pour sa dernière collection complète, Plato's Atlantis (L'Atlantide de Platon) (printemps-été 2010), le créateur imaginera un monde englouti par l’océan, là où la vie a pris naissance et là où, selon lui, elle pourrait se perpétuer.
La même année, Alexander McQueen crée les costumes du spectacle Éonnagata d'un certain... Robert Lepage. Ce sera sa seule expérience à titre de costumier.
UN HÉRITAGE VIBRANT
Sa mère, qu’il adorait, décède au début de l’année 2010. Le designer, dévasté et tourmenté depuis de longues années, s'enlève la vie quelques jours après, à seulement 40 ans.
Malgré son décès, la marque Alexander McQueen continue de rayonner grâce à Sarah Burton, sa plus proche collaboratrice, qui prend la direction artistique de la maison. Elle dessine et supervise depuis toutes les collections.
Parmi les personnalités entretenant la renommée de la maison de couture, on compte les chanteuses Björk et Lady Gaga, qui portait notamment ses vertigineuses chaussures dans le vidéoclip de la chanson Bad Romance, ainsi Kate Middleton, grande admiratrice et fidèle ambassadrice de son travail. Lors de son mariage avec le prince William en 2011, c’est une robe Alexander McQueen qu’elle arborait. Douze ans plus tard, lors du couronnement du roi Charles III, c’est à nouveau la marque qui l’habille.
Afin de mieux comprendre son héritage artistique et ses sources d’inspiration, voyez l’exposition Alexander McQueen : l’art rencontre la mode, présentée au Musée national des beaux-arts du Québec du 15 juin au 10 septembre 2023.
Des vêtements conçus par le créateur sont mis en relation avec des œuvres d’art issues de différentes époques des collections du Los Angeles County Museum of Art (LACMA) et du MNBAQ et mettent en lumière la virtuosité et l’univers créatif foisonnant d’Alexander McQueen.
Ces œuvres se transforment ainsi en véritables références visuelles qui font écho aux créations et aux collections de McQueen.
Cette exposition est organisée par le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), en collaboration avec le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ). Une présentation de Simons.
Crédits photos
Alexander McQueen, La danse du taureau torturé, printemps-été 2002 © Robert Fairer Alexander McQueen, Dante, automne-hiver 1996-1997 © Robert Fairer Alexander McQueen, N° 13, printemps-été 1999 © Robert Fairer Alexander McQueen, L’Atlantide de Platon, printemps-été 2010 © Robert Fairer
4 Commentaires
Magnifique exposition!
PouliotCette exposition pique vraiment ma curiosité! J’irai voir cet été!
Lise DeschateletsBonjour, j'ai assisté au lancement de l'expos hier soir. Extraordinaire, l'installation, la qualité, introduction d'oeuvres muséales, mélange classique au excentrique ! Félicitations aux personnes qui ont procédé à l'installation. J'ai été séduite et ravie et je retournerais voir l'expo avec ma petite fille qui arrive de France bientôt ! Cordialement Annick Ciolli
CIOLLI AnnickTrès belle exposition d'Alexander Mc Queen. On a grandement apprécié par contre un petit point à améliorer concerne la description de chacune des œuvres qui est placé très bas obligeant à nous pencher et de plus difficile à lire à cause du manque d'éclairage mais surtout le lettrage beaucoup trop petit.
Marie-Claude Simard