Dans la série "Une œuvre ressentie", je vous propose d'interagir avec les œuvres d’art autrement. L’art apaise, nous questionne, transmet notre histoire, communique nos idées, exprime nos sentiments et contribue à notre croissance personnelle, entre autres. Sortant d’une proposition conventionnelle orientée sur l’histoire de l’art, je possède, en tant qu'art-thérapeute, une façon bien particulière de contempler une œuvre afin de la transformer en outil d’introspection, en me concentrant sur les émotions et les questionnements que cela fait jaillir en moi.
Cette observation La Centenaire (2006) de Max Wyse, est subjective et ne souhaite attribuer aucune intention à l’artiste. Elle se veut une proposition pour jouer avec les images et vous permettre d’explorer les œuvres autrement lors de votre prochaine visite. Toute autre réflexion autre que celle que je vous propose, émergeant de la contemplation de cette œuvre, est légitime !
Depuis mon enfance, j’ai une fascination et une admiration immense pour nos aîné-e-s, ces bibliothèques vivantes aux savoirs uniques qui permettent de perpétuer nos traditions familiales. Que ce soit cette épice spéciale dans le pâté mexicain des Lesage ou le traditionnel tournois de pétanques en septembre chez les Beaudoin, nous devons la magie de notre quotidien et de nos vies à ces Grandes personnes.
L’oeuvre de Max Wyse illustre bien le poème d’André Florentiny, Hommage à nos aînés !, dont voici un extrait.
Ils nous ont transmis leur savoir,
Ils nous ont éduqués à leur manière.
Leurs souvenirs ? Immense réservoir
Qui se dévide depuis des millénaires !
Aujourd’hui, ils méritent toute notre attention.
On leur droit honneur, respect, considération.
(…)
Alors, ne restons plus dans notre bulle.
Sachons qu’un aîné qui s’en va,
Est une bibliothèque qui brûle.
Evitons-nous de chercher dans les gravats.
Que cette oeuvre et ce poème deviennent un prétexte aujourd’hui pour vous arrêter quelques instants et penser à l’apport qu’un(e) aîné(e) a ou a eu dans votre vie. Quels savoirs vous a-t-il légué ? Permettez-vous de revivre un souvenir mémorable avec cette personne. Qu’avez-vous appris sur vous en la côtoyant ? Si vous aviez à renommer ce tableau avec le nom de l’aîné(e) vous ayant le plus marqué(e), quel serait le titre de l’oeuvre ?
En observant l’oeuvre de Wyse, laissez votre imagination créer une personnalité à cette centenaire. Que cette curieuse végétation, cet arrosoir, cette paire de ciseaux et ce réseau de lignes blanches révèlent ce qu’elle est et ce qu’elle pense.
Je vous invite cette semaine à échanger avec une personne plus âgée que vous, que ça soit avec un être proche ou avec un inconnu. Un simple sourire et une salutation peut briser l’isolement d’une personne et contribuer à son mieux-être. Rendons hommage à nos aîné(e)s !