Dans la série "Une œuvre ressentie", je vous propose d'interagir avec les œuvres d’art autrement. L’art apaise, nous questionne, transmet notre histoire, communique nos idées, exprime nos sentiments et contribue à notre croissance personnelle, entre autres. Sortant d’une proposition conventionnelle orientée sur l’histoire de l’art, je possède, en tant qu'art-thérapeute, une façon bien particulière de contempler une œuvre afin de la transformer en outil d’introspection, en me concentrant sur les émotions et les questionnements que cela fait jaillir en moi.
Cette observation de l’œuvre de COZIC, Coeur de pliage (1989), est subjective et ne souhaite attribuer aucune intention au duo d'artistes. Elle se veut une proposition pour jouer avec les images et vous permettre d’explorer les œuvres autrement lors de votre prochaine visite. Toute autre réflexion autre que celle que je vous propose, émergeant de la contemplation de cette œuvre, est légitime !
Ressentir ses émotions. Revenir à l’essentiel, à son coeur. Voilà ce que l’oeuvre de COZIC, Coeur de pliage, m’inspire. Il n’est pas chose facile de contacter nos émotions, surtout celles douloureuses, enfouies dans un recoin de notre corps. Les ressentir va à l’encontre de notre tendance naturelle de ne célébrer que l’agréable.
Et pourtant…
Chaque émotion joue un rôle important dans nos vies. Elles ne sont donc ni bonnes ni mauvaises, car chacune d’entre elles nous est utile en nous renseignant sur nos besoins. En les accueillant et en les ressentant avec bienveillance et sans culpabilité, nos émotions deviennent nos alliées. L’émotion agit ainsi comme un messager et un moteur d’action qui, une fois sa mission accomplie, disparaît pour laisser place aux sentiments. En les refoulant, les émotions trouvent un moyen de s’exprimer par différentes sensations corporelles, comportements ou pensées.
Lorsque l’on se retrouve dans une spirale négative, nous pouvons agir sur nos sentiments, en maîtrisant nos pensées qui alimentent notre mental. Comment ? En ramenant nos pensées à l’état présent, en pratiquant un sport ou encore en créant. Ces actions permettent de prendre une distance avec l’émotion, comprendre son message avant d’agir (ou non). En ne laissant pas de place à l’impulsivité, nous évitons à l’émotion de prendre son emprise sur nous.
Votre défi cette semaine ? Dépliez votre coeur et observez ce qui s’y trouve. À la manière de COZIC, tentez de mettre différentes textures, couleurs ou même symboles à vos ressentis. Pour vous aider, vous pouvez vous poser la question suivante : qu’est-ce que mon coeur a à me dire ? Prenez un papier et un crayon et tentez, pourquoi pas, d’en faire une oeuvre d’art !