Ruben et Lou forment un couple d'artistes sillonnant les États-Unis en caravane pour y donner des concerts, elle derrière le micro et lui derrière sa batterie. Un jour, Ruben n’entend plus qu’un faible bourdonnement. Le diagnostic du médecin tombe : il sera bientôt totalement sourd. Le batteur, qui vit pour sa musique, est totalement anéanti. Retombant dans la dépression et ses addictions, il devra appréhender sa nouvelle réalité et en apprendre les codes.

Pour illustrer ce film, nous avons choisi une oeuvre au titre évocateur, C'est la musique que j'entends... II de Sue Rusk.

Sue Rusk, C'est la musique que j'entends... II, 1984, Pastel, acrylique, crayon de couleur et collage sur papier, 76 x 56 cm. Collection Prêt d'œuvres d'art du Musée national des beaux-arts du Québec © Sue Rusk

Fiche de l'oeuvre 

Dans les années 1930, le scénariste Herman J. Mankiewicz - Mank - est chargé d'écrire le scénario du film Citizen Kane. Souffrant après un accident de la route et alcoolique, le scénariste, alité, doit malgré tout tenir les délais fixés par le réalisateur du film, Orson Welles. 

Malgré des flashbacks durant lequel Mank, brillamment interprété par Gary Oldman, parcourt les studios et les soirées mondaines de l'âge d'or d'Hollywood, c'est dans son lit qu'il écrit le chef-d'oeuvre qu'est Citizen Kane. C'est sa convalescence que nous avons choisi d'illustrer avec cette photo de Fernand Préfontaine.

Fernand Préfontaine, Adrien Préfontaine (?) et un jeune homme dans un lit, 1903, Épreuve à la gélatine argentique, 5,2 x 7,8 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec

Fiche de l'oeuvre

Souhaitant vivre le « rêve américain », une famille américano-coréenne déménage dans une petite ferme de l'Arkansas. Le père, fier de posséder enfin sa propre terre, met tous ses efforts dans le développement de sa production agricole, tandis que son épouse vit une grande désillusion. La maison familiale change complètement avec l'arrivée de la grand-mère, grossière mais incroyablement aimante.

Le personnage le plus attachant de ce film, qui cumule six nominations aux Oscars, est sans conteste David, petit garçon espiègle, dont les interactions avec sa grand-mère et les autres adultes sont délicieuses. Notre choix s'est donc porté sur cette photographie d'un homme aux champs avec son enfant, de Michel Campeau.

Michel Campeau, M. Gouin et Martial Bouffard pendant la récolte des foins, de la série « Disraeli, une expérience humaine en photographie », 1972. Épreuve à la gélatine argentique, 10,8 x 16,3 cm. © Michel Campeau / SOCAN

Fiche de l'oeuvre

Tout le monde s’entendait pour dire que Cassie, étudiante en médecine, était une jeune femme pleine d’avenir…jusqu’à ce qu’un évènement inattendu ne vienne tout bouleverser. Intelligente, séduisante et calculatrice, elle mène désormais une double vie : serveuse dans un café le jour, elle arpente les bars à la nuit tombée et piège des hommes ayant des comportements déplacés envers les femmes, assouvissant ainsi son besoin de vengeance.

Ce portrait d'une jeune femme qui nous toise avec un air de défi, de l'artiste Janet Werner, nous a tout de suite fait penser à l'héroïne du film dans les moments décisifs où elle révèle à ses prédateurs qu'ils sont en fait ses proies. Carey Mulligan est d'ailleurs en lice pour l'Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle.

Janet Werner, Jeune femme à la chemise blanche (RR citron vert), 2000, Huile sur toile, 168 x 140 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec © Janet Werner

Fiche de l'oeuvre

Anthony a bientôt 80 ans. Il vit seul dans son appartement de Londres et refuse toutes les aides-soignantes que sa fille, Anne, tente de lui imposer. Mais alors, qui est cet étranger sur lequel Anthony tombe dans son salon, et qui prétend être marié avec Anne depuis plus de dix ans ? Et pourquoi affirme-t-il avec conviction qu’ils sont chez eux, et non chez lui ? Anthony est-il en train de perdre la raison ? À moins qu’on tente de le faire passer pour un fou pour se débarrasser de lui et prendre son appartement ? Égaré dans un labyrinthe de questions sans réponse, Anthony tente désespérément de comprendre ce qui se passe autour de lui.

Film profondément bouleversant sur la démence, The Father prend le parti d’emprunter le point de vue de celui qui en est atteint. Anthony Hopkins y est magistral. Nous avons choisi d’illustrer le long-métrage avec ce buste au pastel que Napoléon Bourassa a réalisé de son propre père.

Napoléon Bourassa, François Bourassa, père de l’artiste, 1869. Pastel brun, fusain et rehauts de craie sur carton, 47,7 x 38 cm. Achat grâce à un don de John R. Porter, à l'occasion de l'exposition Napoléon Bourassa. La quête de l'idéal

Fiche de l'oeuvre

À la fin des années 1960 à Chicago, un petit malfaiteur, William O'Neal, se fait passer pour un agent fédéral pour voler des voitures mais il est rapidement intercepté par le FBI. On lui propose alors un marché : s'il accepte de collaborer avec le FBI comme informateur, toutes les charges contre lui seront abandonnées. Il est chargé d'infiltrer le Black Panther Party et doit se rapprocher tout particulièrement de Fred Hampton, leader et orateur charismatique du parti.

Le Black Panther Party, mouvement révolutionnaire de libération afro-américaine d'inspiration marxiste-léniniste, est la toile de fond de ce film. Nous avons associé cette sculpture de panthère, vieille de plusieurs siècles, à l'emblème du parti.

Artiste anonyme, Panthère bondissant, IV^e siècle avant J.-C. Bronze, 6 x 7 x 3 cm. Collection du Musée national des beaux-arts du Québec

Fiche de l'oeuvre

La manifestation pour protester contre la guerre du Viêt Nam, qui a eu lieu en marge de la convention démocrate de 1968, devait être pacifique. Malheureusement, les choses ont mal tourné et des affrontements violents ont eu lieu entre la police et les jeunes présents. Résultat : sept des organisateurs du mouvement, membres de trois différents groupes, ont été poursuivis par le gouvernement pour conspiration et incitation à la révolte. En cour, rapidement, les accusés constatent que le juge n'est pas impartial et qu'ils risquent de perdre leur procès.

Sept accusés à la barre, ce n'est pas rien. Notre choix s'est donc porté sur ces sept têtes, croquées par Henri Julien.

Henri Julien, Gambling. Sept Têtes de joueurs, 1905, Collection MNBAQ

Fiche de l'oeuvre

Le film, qui se veut l'autopsie d'un procès emblématique de l'histoire des États-Unis, se déroule dans la ville des vents, Chicago. Ainsi, nous aurions aussi pu l'associer à Chicago II de Riopelle.

Fiche de l'oeuvre

Après avoir tout perdu durant la crise économique mondiale de 2008, Fern, une sexagénaire, se lance dans un voyage à travers l'Ouest américain, vivant en tant que nomade des temps modernes dans une camionnette.

Ce film magnétique, grand favori de la compétition, capture la beauté des grands espaces et célèbre les rencontres et les connexions humaines. Il met en lumière ceux qui vivent en marge de la société sédentaire, qu'ils l'aient choisi ou non. Pour l'illustrer, voici Ville nomade, une oeuvre un peu plus fantastique que les autres, signée Jérôme Ruby.

Jérôme Ruby, Ville nomade, 2010. Crayon à bille et crayon de couleur sur papier, 75 x 112 cm. Collection Prêt d'oeuvres d'art du Musée national des beaux-arts du Québec © Jérôme Ruby

Fiche de l'oeuvre

Une lectrice nous a aussi proposé deux autres oeuvres, Traversée d'Amérique de Serge Lemoyne et Empire de Mathieu Beauséjour, en référence à la ville du éponyme dans le film.