Art public MNBAQ: Michel de Broin, "Interlude"
Cet été, découvrez le Parcours d'art public TD au MNBAQ. Appréciez quelque 25 œuvres sculptures et installations monumentales ornant les espaces extérieurs entourant les quatre pavillons du complexe muséal, dont l’œuvre de Michel de Broin, Interlude, 2016.
Une fausse télévision qui diffuse une vraie flamme. C’est là la proposition de Michel de Broin pour le parvis du plus récent pavillon du MNBAQ, le pavillon Pierre Lassonde, inauguré en juin 2016. Ce sympathique renversement, l’opposé de ces images de feu de foyer que diffusent désormais les téléviseurs durant le temps des Fêtes, intrigue. D’abord, on doute de sa véracité. La fenêtre moulée en verre, qui reproduit fidèlement la forme arrondie d’un écran cathodique, ne fait-elle que diffuser l’image d’une flamme, où est-ce bien un vrai feu que l’on voit? La tentation est grande de poser la main sur la vitre pour vérifier. La chaleur dégagée par la flamme orangée, alimentée au gaz naturel, achève de nous convaincre que nous sommes devant un vrai feu.
La sculpture invite tout naturellement le passant à s’asseoir, à se « tirer une bûche » pour répéter un geste inscrit intimement dans l’histoire humaine depuis la domestication du feu, il y a 400 000 ans. Au cours du 20e siècle, ce même geste de s’asseoir en groupe s’est déplacé d’une place centrale à une autre au sein des foyers. Les cheminées d’antan ont graduellement perdu leur fonction rassembleuse au profit des téléviseurs. En couronnant une souche d’un téléviseur, l’artiste instaure un dialogue entre les époques qui constituent la trame de notre histoire. Ce dialogue est renforcé par la juxtaposition de l’aluminium, issu de l’époque industrielle, aux formes traditionnelles des bûches.
Michel de Broin fait donc un joyeux clin d’œil à notre histoire en faisant se télescoper les différentes époques du Québec. Son œuvre Interlude met ainsi en valeur la fonction rassembleuse du musée : la sculpture offre un lieu de rencontre privilégié sur le parvis du MNBAQ, avant même que le visiteur en ait franchi les portes pour partir à la découverte des collections nationales, qui racontent notre histoire.