À voir par Valériane Cossette, collaboration spéciale MNBAQ
26 juillet 2016

Un nouveau lieu. Plein d’espaces à remplir, à occuper. Quoi de mieux que des installations d’artistes d’ici pour prendre possession de ces nouvelles salles d’exposition temporaire? Rien, selon moi.

Une installation, c’est en quelque sorte un discours sur l’espace, sur l’architecture, sur l’art. En plus, ça occupe bien l’espace et met en valeur le nouveau bâtiment. C’est pour ces raisons et pour présenter des œuvres d’artistes québécois de sa collection que le MNBAQ a sorti de sa réserve 34 installations. Cette exposition inaugurale s’appelle Installations. À grande échelle.

Occuper le nouveau pavillon Pierre Lassonde

L’exposition commence dans le nouveau pavillon Pierre Lassonde et se termine dans le pavillon Gérard-Morisset. Dans ce billet, je vous parle que de la partie de l’exposition présentée dans le nouveau pavillon. J’aborderai le reste dans un prochain billet.

L’espace prévu pour les expositions temporaires peut se diviser en deux salles distinctes. Ou bien former une grande pièce dans laquelle on peut déambuler d’une œuvre à une autre, comme pour Installation à grande échelle.

Voici ma balade toute personnelle dans cette exposition à découvrir. Étape par étape.

Voyager dans l’espace et le temps

Cette exposition commence dans, disons, le concret. Les installations sont imposantes, solides. Visibles. Mais en même temps, elles nous amènent ailleurs. Vers l’intemporel et le temporel. Le voyage.

Dès l’entrée commune aux salles, on se trouve en face d’une haute boîte. On ouvre sa porte, entre...

« LE COURTISAN » de Yannick Pouliot : ressentir le temps et l’espace

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    Ici, on voit bien la boîte, haute et étroite, dans laquelle vous vous enfermez pour vivre l'expérience de l'œuvre « Le Courtisan » de Yannick Pouliot. 

    Photo : Stéphane Bourgeois. 

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    Le plafond, où pend un lustre, de cette petite cabine qui rappelle une autre époque, celle de Louis XIV, du château de Versailles. 

    Photo : Idra Labrie

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Un tout petit espace sorti d’une autre époque avec ses moulures, son blanc crème. La musique orchestrale, classique, majestueuse envahit l’espace. Chaque coin libre. On se sent petit. Enseveli sous toute cette cérémonie. On a l’impression de ressentir chaque mur, chaque note et le temps passé. Et on en sort ragaillardi.

Pourrez-vous y rester longtemps — enfin pas trop si quelqu’un attend son tour?

Sortis de la boîte et remis de nos émotions, on se dirige vers la première salle. Devant nous se trouve ce qui peut ressembler à un immense panneau de bois — au premier regard. Mais il faut regarder de plus près et observer les photos disposées autour. Ça met tout en contexte.

« MONUMENTS » de Dominque Blain : faire voyager l’art

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    Le panneau de bois, gigantesque, qui rappelle ces boîtes dans lesquelles sont déplacées les œuvres. Le cordage (ou gréement) utile au transport, levage, etc. On aperçoit autour, des bouts des photos qui font partie intégrante de l'installation.

    Photo : Idra Labrie

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    Un détail de l'imposant panneau et de ses cordages.

    Photo : Stéphane Bourgeois

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    Les photos de l'installation montrent le déplacement d'une œuvre du Titien, pour la protéger, lors de la Deuxième Guerre mondiale. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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L’art voyage. Aujourd’hui, elle voyage de façon virtuelle, mais on oublie souvent qu’elle voyage aussi physiquement, d’une exposition à une autre, d’un musée à l’autre. Cette œuvre c’est un discours sur l’art qui voyage. L’imposant panneau de bois agrémenter de cordages représente ces grandes boîtes de transport dans lesquelles étaient et sont transportées les œuvres.

Autour, les photos montrent le déplacement d’un immense tableau du Titien à Venise en 1917 afin de le sauver de la guerre. Car des fois, l’art est aussi déplacé pour le sauvegarder.

« UNE CONSTRUCTION À VENISE, 2E PARTIE » de Melvin Charney : déraciner l’art

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    L'œuvre de Melvin Charney, « Une construction à Venise, 2e partie » consiste en une installation en bois composée de chaises et d'une « table », prenant les allures de gondole et de laquelle sortent des rames. Un rappel de Venise — cette œuvre in situ a été créée dans le cadre la Biennale de Venise en 1986.

    Photo : Idra Labrie

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    L'œuvre vue sous un autre angle. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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Cette œuvre parle du déracinement, du déplacement de l’art in situ. Et comment il peut changer, évoluer pour s’adapter à son nouveau lieu. L’art in situ, c’est de l’art créé directement sur et pour un espace, lieu spécifique.

L’artiste a créé Une construction à Venise in situ sur le site du pavillon canadien de la Biennale de Venise en 1986. L’œuvre a été représentée en 1987 à Montréal, en lui ajoutant les rames.

« POLITIQUE D'INTÉRIEUR » de Jocelyn Robert : mouvement cosmique

Une micro-installation. Une boîte de transport qui semble si petite, parmi les deux si imposantes. Et pourtant… Elle enregistre le mouvement des étoiles. De tout le ciel. C’est immense ça! Cosmique.

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« QUELQUE CHOSE QU’ON CROIT POUVOIR TENIR DANS LA MAIN  » de Claire Savoie : Voyage et illusion

Blanc. Éclatant. Immaculé. C’est les premiers mots qui me viennent à l’esprit en mettant un pied dans cette boîte — où on ne peut que mettre ses deux pieds et rester sur le seuil.

Puis le mot vide. Car, cette boîte, toute de blanc remplie, semble — au premier abord — vide.

Et c’est à ce moment qu’on voit aussi des couleurs, comme si on avait devant nous des tablettes de verre.

Illusion.

Créée par une multitude de fils de nylon tendus pour former une grille. On se sent happé. D’une surface bien définie avec des murs, on entre dans un lieu qui semble infini. Ça donne l’impression que l’intérieur est plus grand que l’extérieur et nous amène dans tous les espaces. Une boîte (pas bleue, malheureusement!) qui est plus grande à l’intérieur, c’est presque un TARDIS — désolée la Whovian en moi n’a pas pu s’empêcher de la faire celle-là...

Mais c’est une illusion.

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    Une boîte dans laquelle on entre par une ouverture, une porte sans porte. 

    Photo : Idra Labrie

     

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    Ce qu'on voit à travers l'ouverture avant d'y entrer. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

     

     

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    Et à l'intérieur, un quadrillage 3D fait de fils blancs... 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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« LES TRAVERSÉES 2012 » de Manon Labrecque : voyage cosmique et astral

Cette installation allie vidéo et dispositif. D’abord, il y a une roue qui évoque le déplacement. Elle projette sur le mur différentes images qui défilent sur le mur comme si on traversait ce paysage : un marais, un champ de fleurs, un autre avec des vaches, le ciel, l’espace… Un petit personnage sur le mur semble voler et voyager à travers ces paysages, de la terre jusqu’au cosmos et retour.

« LA MODERNE » de Patrick Coutu : voyager à l’intérieur de l’espace

Une grande boîte rectangle aux allures de courtepointe. Un patchwork — comme disent les Anglais. Et, ici et là, des ouvertures vers une espèce de bric-à-brac informe et quelque peu historique? Un voyage spatial et temporel à l’intérieur d’une boîte — je vous le dis, le Docteur n’est pas loin… — eh oui encore! Désolée.

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« PARAGES » d'Alain Paiement : voyager, invisible, entre les murs et le quotidien

Deux immenses panneaux sur lesquels on voit, comme à vol d’oiseau l’intérieur de l’appartement de l’artiste — il y habitait lorsqu’il a pris la photo. On se sent voyeur. Comme si on espionnait, invisible et qu’on se glissait d’une pièce à une autre, d’un étage à un autre, jusqu’à la rue.

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    Les deux panneaux qui forment l'œuvre « Parages » d'Alain Paiement et sur lesquels on peut voir l'intérieur de l'appartement de l'artiste (à vol d'oiseau) et la rue (ou ruelle?) qui le borde. 

    Photo : Idra Labrie

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    Une vue d'ensemble du premier panneau sur lequel on voit l'intérieur de l'appartement de l'artiste. On voit sa cuisine, son salon, sa salle de bain, etc. On peut voir les gens y vivre. 

    Photo : Idra Labrie

     

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    Détail du premier panneau. On peut observer la salle de bain où deux personnes se baignent et le bureau où travaille quelqu'un d'autre. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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    Vue sur le deuxième panneau, où on voit la rue et le magasin qui se trouve le long ou sous (?) l'appartement. 

    Photo : Idra Labrie

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    Détail du deuxième panneau. On a une vie sur le magasin, une pâtisserie, et sa cuisine, ses produits où une cliente semble attendre. Des hommes marchent sur le trottoir qui longe le commerce. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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Voyager vers l’immatériel

Plus on avance vers la fin de l’exposition, moins les installations consistent en de la matière. Moins de grandes constructions massives. L’espace qu’elles habitent est plus immatériel. Imaginaire. On voyage à partir de là à partir du vide. Plus dans notre tête. Lumières, ombres, jeux de miroir, projections nous font prendre conscience de l’espace, du temps.

« IMBRICATION (MACHINES À RÉDUIRE LE TEMPS) » de Diane Morin : déambuler sur place

Il fait noir. Mais il ne faut pas avoir peur et avancer. Là sur un mur, des arbres en ombres chinoises. On a parfois l’impression de longer une forêt, de traverser un paysage ou parfois d’y pénétrer… Une promenade des yeux et de l’esprit en pleine nature, sans même se déplacer.

« ÉCHELON D’ACIER » de Murray MacDonald : voyage architectural et spirituel

Avec cette installation, l’artiste nous fait entrer dans la cathédrale de Reims. Des arches dans l’espace traversées par la lumière. Lorsqu’on passe dessous ces arches, notre corps se trouve devant le projecteur : notre ombre est alors projetée sur l’image de la cathédrale, immense. Et plus on avance, plus elle devient petite. Et nous aussi on se sent petit devant cette image de l’intérieur de la cathédrale. On a presque l’impression de vraiment s’y retrouver -- les touristes en moins. Une réflexion, oui, sur l’architecture et l’espace, mais aussi sur la spiritualité d’un lieu. Et sur notre perception de nous-mêmes.

« MARCHER QUAND MÊME » de Mathieu Valade : ivresse du voyage

Ici, l’artiste nous fait chavirer. Nous donne le vertige. Celui de l’ivresse, de la perte de ses repères pendant quelques secondes. Comment, avec une boule disco installée au sol d’une petite pièce fermée. La boule bouge et les points sur les murs aussi. Mais ils tanguent. Comme quand vous dansez sur une piste de danse un peu ivre. Transporté. Est-ce que je marche droit? Où suis-je? C’est un peu ce sentiment qui nous suit après être sorti de la pièce…

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« DIFFRACTION » de Laurent Lamarche : création par l’espace

En face de la pièce sur le mur. De la lumière rouge qui danse. Cette lumière est produite par un laser rouge qui passe à travers un mobile transparent (thermoplastique). À travers lui, la lumière se fragmente, se disperse sur le mur pour créer des dessins. Le mobile, lui, bouge au rythme de la ventilation. Une façon d’adapter l’œuvre à l’espace où elle est exposée. Une réflexion encore sur l’espace, son influence et l’évolution d’une œuvre selon celui-ci.

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    Sur cette photo, on voit bien le prisme à travers lequel passent les lasers pour dessiner sur le mur des jeux de lumière. 

    Photo : Idra Labrie

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    Ici, un autre jeu de lumière. Une des nombreuses variations : le dispositif bouge sous l'effet de la ventilation, du passage des visiteurs. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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« POD : WIND ARRAY CASCADE MACHINE » de Steven Heimbecker

En 2003, l’artiste a créé cette œuvre avec un dispositif de son cru pour mesurer les vents. Les lumières en indiquaient l’intensité, la force, etc. Aujourd’hui les lumières représentent ces mesures prises en 2003 (le dispositif de mesure ne faisant plus partie de l’installation).

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    L'installation « POD : Wind Array Cascade Machine par Steven Heimbecker »  les lumières au bout des tiges indiquent la force, l'intensité, la vitesse, etc. des vents mesurées en 2003 lors de la création de l'œuvre. 

    Photo : Idra Labrie

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    Détail de l'installation.

    Photo : Stéphane Bourgeois

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« POURSUIVRE LE HORS-CHAMP » de Gwenaël Bélanger : voyager dans son corps

Un grand mur fait de miroirs. Des petits carrés. Ils reflètent notre passage… Déformé. Si on s’arrête et qu’on se regarde, notre corps est déréglé. Difforme. Notre tête n’est plus sur notre cou — pas tout à fait. Les jambes et les bras coupés en morceaux… Et, doucement, on se rend compte que les miroirs bougent… légèrement. Tout à coup, on a conscience de notre corps dans l’espace. De notre perception de celui-ci qui change.

« ONE EYE OPEN » de Pascal Grandmaison : illusion de lumière

Trois écrans. Trois films. Un effet stroboscopique, mais en réalité, pas du tout. Ici, l’artiste a donné vie à des fleurs artificielles en les bombardant de flash (d’où cet effet qu’on sent stroboscopique sans l’alternance de noir et de blanc) et les a prises en photo. Il a collé ces photos ensemble pour donner cette impression de mouvement rapide. De film. Entouré des trois écrans, notre œil s’ajuste, encore, pour essayer de comprendre, d’enregistrer. On a cette impression de voir pousser ces fleurs, de les voir bouger sous le vent. Et pourtant...

« CHUTES » d’Alexandre Castonguay : faire voyager l’énergie

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    Voici cette installation d'Alexandre Castonguay, « Chutes ». Une chute formée par des télévisions —vieux appareils cathodiques — dont les écrans projettent une chute. Cette sensation d'énergie, d'électricité... Qui se reflète sur le plancher... 

    Photo : Idra Labrie

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    D'un peu plus près. Les couleurs, la lumière. Ces soubresauts de l'image dans les écrans. On sent l'énergie de la chute, l'électricité qu'elle produit. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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    Détail de l'œuvre. Juste un peu plus près pour mieux voir la chute. 

    Photo : Stéphane Bourgeois

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Un mur de télévision. Ou plutôt une chute… À l’intérieur des téléviseurs, des images d’une chute de barrage hydroélectrique sous différents angles, différentes couleurs… L’effet des images des vieilles télés (flash, brouillage, neige, etc.) nous donne l’impression que l’électricité voyage entre nous et elles.

« UNTITLED (INVISIBLE THREAD) » de Karilee Fuglem : l’espace à travers l’invisible

La dernière œuvre est non la moindre, est celle qui est la moins matérielle de l’exposition. Il se peut qu’on ne la voie pas. Tout dépend de l’éclairage, d’où on est placé dans l’espace par rapport à elle. Nuage de fils blancs, l’œuvre est aussi une réflexion sur l’espace et son interaction avec nous, l’œuvre et nos sens.

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Voilà! C’est ce qui conclut ma visite de cette exposition. Comme je le disais en début de billet, ceci est ma perception personnelle. Je voulais vous la partager et peut-être voir si vous avez eu les mêmes impressions que moi. Ou non. Ça se peut très bien. C’est ça qui est bien avec l’art : chacun a sa façon de le voir, de le ressentir, de l’interpréter. Et ces perceptions peuvent changer d’une visite à une autre, selon notre humeur, des événements vécus, etc. On évolue et notre vision de certains éléments aussi. Et nos cordes sensibles ne sont plus toujours au même endroit.

C’est pourquoi, pour bien comprendre cette exposition, vous devez venir, ici, au Musée, pour vous faire votre idée. Et peut-être nous partager vos impressions… Là-dessus, je vous dis, bonne future visite.

Informations sur les artistes

Pour en savoir un peu plus sur les artistes, vous trouverez ci-dessous des liens vers différents sites à leur sujet.

Yannick Pouliot 

Dominique Blain

Melvin Charney

Jocelyn Robert

Claire Savoie

Manon Labrecque

Patrick Coutu

Alain Paiement

Diane Morin

Murray McDonald

Mathieu Valade

Laurent Lamarche

Steven Heimbecker

Gwenaël Bélanger

Pascal Grandmaison

Alexandre Castonguay

Karilee Fuglem

Où, quand -- comment?

L’exposition Installations. À grande échelle est présentée au Musée national des beaux-arts du Québec dans le pavillon Pierre Lassonde jusqu'au 8 janvier 2017 et dans le pavillon Gérard-Morisset jusqu’au 19 février 2017.

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