L’imitation est au cœur du travail de l’artiste. L’action d’observer attentivement le monde, les objets, les gens, les époques, les mœurs et d’en soutirer une nouvelle interprétation par le biais d’une ou plusieurs techniques choisies ; voilà comment naissent les œuvres d’art.
Lors de la première période de confinement des Québécois au printemps 2020, plusieurs musées, dont le Musée national des beaux-arts du Québec, ont invité les citoyens à réinterpréter leurs œuvres d’art avec des objets du quotidien. Ce défi ludique, lancé sur Facebook et Instagram, a donné de merveilleux résultats !
Ceux et celles qui ont rendu hommage aux œuvres de la collection nationale ont fait montre d'imagination en se les appropriant, en les réinterprétant, parfois même en les détournant, toujours avec sensibilité et humour.
Peut-on être aussi imaginatif dans la réinterprétation des paysages d’hiver ?
En janvier 2021, nous avons relancé cet appel à la créativité populaire et avons proposé au public d’immortaliser, en photo, les paysages d’hiver de leurs régions, en s’inspirant des paysages de notre collection.
Un volet scolaire y a été ajouté, via notre plateforme pédagogique, L'art dans ma classe. Les élèves de tous les niveaux pouvaient relever le défi et nous proposer des oeuvres revisitées avec la technique de leur choix. Là encore, la qualité et le souci du détail des photographies, dessins, collages et peintures soumis nous a impressionné.
L’exposition Mimèsis intègre des réinterprétations du public et des élèves dans les salles de l’exposition 350 ans de pratiques artistiques au Québec, présentée dans le pavillon Gérard-Morisset. Les créations se retrouvent ainsi exposées à côté des oeuvres qui les ont inspirées. Ce jumelage inédit salue les trésors d'ingéniosité déployés par les internautes.
En ouvrant l'exposition le 13 mars, nous avons souhaité rendre hommage à cette créativité, un an jour pour jour après le début du premier confinement.
Parmi les œuvres choisies par les participants, figurent : À l'ombre du pommier (1903) William Brymner et Horatio Walker; François Bourassa, père de l'artiste (1851) Napoléon Bourassa; Autoportrait au chat (1945), Mimi Parent; Mesdemoiselles Turnbull, filles de James Turnbull (1843) Samuel Palmer; Corrine (1919) John Lyman; Jeune Garçon (Jack May) (1930 ou avant), Lilias Torrance Newton; Madame Charles-Auguste d'Eschaillon de Saint-Ours, née Aurélie Faribault (entre 1830 et 1835) Jean‑Baptiste Roy-Audy, pour ne nommer que celles-là.
L’exposition 350 ans de pratiques artistiques au Québec se renouvèlera d'ailleurs en 2021, en proposant de nouvelles œuvres ainsi que de nouveaux textes offrant des perspectives inédites et actuelles sur les chefs‑d’œuvre de l’art ancien et moderne du MNBAQ.
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