Bien que diverses cultures aient été présentes sur l’actuel territoire québécois au cours des millénaires qui ont précédé l’arrivée des Français, le sort réservé aux autochtones dans l’histoire du Québec se reflète dans l’histoire de la collection du Musée national des beaux-arts du Québec. La culture coloniale est devenue la valeur de référence, il y a de cela quelque 500 ans, et notre collection a été constituée en prenant pour point de départ la Nouvelle-France.
Faites l'expérience de la visite virtUelle de cette salle d'exposition
Cette salle témoigne de l’émergence des pratiques artistiques au 17e siècle, époque largement dominée par l’importation d’œuvres en provenance de France. D’abord de petites dimensions pour être aisément transportables, les premiers objets d’art à traverser l’Atlantique servent différentes fonctions de dévotion et de traite. La création d’établissements coloniaux permanents stimule la production artistique, surtout religieuse, les besoins en ornementation monopolisant les commandes. Entre le début du 18e siècle et la Conquête de 1759, la Nouvelle-France devient autonome en matière de sculpture, d’orfèvrerie et de broderie, alors que les œuvres picturales continuent de provenir en grande partie de la métropole, bien qu’apparaisse une importante pratique de la peinture votive. L’isolement de la colonie durant l’après-Conquête (1760-1790) provoquera, par nécessité, le développement des arts. Les tableaux religieux et les portraits, particulièrement recherchés, seront alors réalisés par des artistes immigrés et les premiers artistes nés ici, mais formés en Europe.
Les tableaux des abbés Desjardins
Cette salle présente également le fonds Desjardins. Fuyant la France révolutionnaire, les abbés Philippe-Jean-Louis et Louis-Joseph Desjardins émigrent au Bas-Canada au milieu des années 1790. Tandis que de nombreuses églises sont construites sur le territoire, l’abbé Philippe-Jean-Louis constate que les tableaux de dévotion restent rares dans les lieux de culte, les quelques artistes de la colonie ne parvenant pas à répondre à la demande. Dès son retour en France, il profite de l’abondance de peintures religieuses sur le marché de l’art, résultat de la spoliation des œuvres du clergé par les révolutionnaires, pour acquérir des dizaines de tableaux. En 1817, un premier lot de 120 toiles est expédié, non sans de multiples péripéties, à Québec, à l’attention de son frère Louis-Joseph resté au Bas-Canada. Ces œuvres réalisées par des peintres français des XVIIe et XVIIIe siècles seront disséminées dans les paroisses, en plus d’être abondamment reproduites par les artistes locaux qui y trouveront matière à parfaire et à promouvoir leur talent.
Ce projet est réalisé grâce à une contribution financière provenant de l'entente de développement culturel intervenue entre le Musée national des beaux-arts du Québec et le ministère de la Culture et des Communications.
Faites-nous part de vos commentaires