Une nouvelle mise en valeur de la fresque monumentale du célèbre artiste est proposée dans la salle 3 du pavillon Gérard-Morisset.
Profitez-en pour voir ou revoir l’oeuvre dans une salle d’exposition avant qu’elle ne soit installée dans un espace public d’exception : le passage qui reliera en 2016 le pavillon central au pavillon Pierre Lassonde, et où, étalée dans toute sa splendeur, elle fera l’objet d’une présentation toute spéciale en plus d’agir comme véritable pont entre un pavillon, consacré à Quatre figures de l’art moderne au Québec – desquels Riopelle fait partie –, et un autre, qui fera une place d’honneur à l’art contemporain de 1960 à nos jours.
Depuis son acquisition en 1996, c’est près de 1 500 000 personnes qui, au MNBAQ, ont pu apprécier L’Hommage à Rosa Luxemburg, la plus grande oeuvre jamais réalisée par Jean-Paul Riopelle, la plus grande oeuvre jamais acquise par le Musée. Cette séquence narrative de 30 tableaux intégrés en un triptyque mesure plus de 40 mètres de longueur. Il s’agit en quelque sorte de l’oeuvre-testament de Riopelle, dont il entreprend la réalisation à son atelier de l’Île-aux- Oies en novembre 1992, après avoir appris le décès à Paris de son ancienne compagne, la peintre américaine Joan Mitchell (1926 1992). Soyez le prochain… à apprécier tout le génie et toute la fougue de Jean-Paul Riopelle.
Retour éclair sur la petite histoire de Rosa
Le titre de l’oeuvre provient de l’anecdote voulant que, durant leurs années de vie commune, Riopelle appelait Mitchell sa « Rosa Malheur », faisant référence à Rosa Bonheur (1822-1899), une virtuose de la peinture animalière. Rosa est également le prénom d’une militante du parti communiste allemand, célèbre pour ses lettres de prison codées, à savoir Rosa Luxemburg.
L’immense fresque colorée, réalisée à l’aide de bombes aérosol, se présente comme une succession de tableaux animaliers, habités par des objets courants représentés le plus souvent en silhouette, privilégiant des effets atmosphériques au gré d’une mécanique céleste. Pour la petite histoire, la première exposition de l’oeuvre a eu lieu à Mont-Rolland, dans les Laurentides, en avril 1993. Pendant 5 jours, c’est près d’une centaine de proches, d’amateurs d’art et de passants qui pourront apprécier l’oeuvre en primeur. À l’automne de la même année, l’oeuvre est exposée dans une galerie montréalaise, Michel Tétreault Art Contemporain. Après un passage en 1995 au château de La Roche-Guyon, non loin de Paris, l’oeuvre est présentée au MNBAQ (Musée du Québec à l’époque) au printemps 1996, sur une période de cinq semaines pendant lesquelles 33 000 visiteurs ont pu la contempler. À la suite d'une entente avec Loto-Québec, l’oeuvre est finalement acquise en don, en même temps que l’achat de deux autres oeuvres majeures de l'artiste, Pangnirtung (1977) et La Victoire et le Sphinx (1963). Devant au départ être exposée 20 ans au Casino de Hull, elle ne passera finalement que 3 années en Outaouais avant d’être rapatriée au MNBAQ, en mai 2000, afin d'en assurer sa pérennité. C’est cette année-là qu’ouvre la Salle Riopelle – Loto-Québec telle qu’on l’a connue depuis.
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