Jean Paul Lemieux, avec son parcours en marge des grands courants, nous entraîne dans son univers à la fois teinté d’humour et de sérénité, mais aussi de doute et d’angoisse ; un monde d’espace et de silence.
L’exposition propose une plongée dans l’univers de ce peintre qui a toujours su suivre sa propre voie. D’une peinture narrative teintée de régionalisme à ses débuts, Lemieux passe graduellement à un travail existentiel et universel : « Le cœur mis à nu, sans faute, dans son évidence irréfutable... », disait Anne Hébert. Le début des années 1940 sera marqué par un primitivisme quasi caricatural influencé par les peintres naïfs da la région de Charlevoix, puis s’amorce avec les années 1950 la période de la maturité où s’opère une schématisation formelle. Les personnages dans l’œuvre de Jean Paul Lemieux, particulièrement dans sa période dite classique, semblent dès lors se mouvoir dans un monde « de silence et d’espace. » À l’aide de procédés picturaux conventionnels et en puisant de son environnement immédiat sur un mode nostalgique, l’artiste a su extraire sa peinture de l’obsédante réalité pour atteindre plutôt cette lénifiante douceur du rêve. À la fin de sa vie, cet onirisme atteint, une dimension cosmique qui n’est pas dénuée d’angoisse et son approche picturale en est alors modifiée.
Repères chronologiques
1904 Jean Paul Lemieux naît le 18 novembre, à Québec.
1925 Lemieux devient apprenti dans l’atelier de Marc-Aurèle de Foy Suzor-Coté, à Montréal.
1925-1934 Au cours de ces années, Lemieux est admis à l’École des beaux-arts de Montréal (ÉBAM) où il reçoit plusieurs prix et mentions. Il fréquente les cours de modèles vivants à l’atelier d’Edwin Holgate et séjourne en Europe de 1929 à 1931.
1935-1937 Lemieux devient titulaire du cours de dessin à l’École du meuble, à Montréal.
1937 Le 12 juin, Jean Paul Lemieux épouse Madeleine des Rosiers, rencontrée à l’ÉBAM. Puis, jusqu’en 1965, il enseigne à l’École des beaux-arts de Québec.
1951 Lemieux est lauréat du premier prix aux Concours artistiques de la province de Québec pour sa toile Les Ursulines.
1954-1955 Grâce à une bourse de la Société royale du Canada, l’artiste prend une année sabbatique, en France.
1958 Le Canada le choisit pour représenter le pays à l’Exposition universelle de Bruxelles. Il expose à Pittsburgh, Paris et Mexico.
1960 Lemieux participe à la section canadienne de la Biennale de Venise.
1965 Année charnière à partir de laquelle Lemieux se consacre entièrement à la peinture.
1966-1985 Période marquante pendant laquelle Lemieux est élu membre de l’Académie royale des arts du Canada en 1966, médaillé du Conseil des arts du Canada en 1967 et nommé compagnon de l’Ordre du Canada en 1968. Puis, il reçoit le prix Philippe-Hébert de la Société Saint-Jean-Baptiste en 1971, le Prix Molson du Conseil des arts du Canada en 1973 et il est récipiendaire de diplômes honorifiques de l’Université Laval (1969), Bishop’s (1970), l’Université de Montréal (1980) et Concordia (1985).
1974-1975 Le ministère des Affaires culturelles du Québec organise une exposition de ses œuvres à Moscou, Leningrad, Prague et Paris.
1990 Jean Paul Lemieux décède le 7 décembre, à l’âge de 86 ans, à Québec.
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