Léopold L. Foulem compte plus de 40 expositions solos à son actif, et sa carrière en est à sa cinquième décennie. C’est sans doute le céramiste canadien le plus reconnu sur la scène mondiale. Sa démarche rigoureuse et sans compromis, qui utilise les armes de l’humour, de l’ironie et de la provocation, est une revendication constante pour la reconnaissance de la céramique en tant que forme artistique souveraine.
Avec Léopold L. Foulem. Singularités, le Musée national des beaux-arts du Québec présente la première véritable rétrospective consacrée à cet artiste qui place la céramique – comme discipline et non comme matériau – au centre de ses préoccupations. Ses prises de position sur la hiérarchie des genres l’ont également amené à quelques incursions réussies du côté de la sculpture : le bronze y devient alors un miroir déformant de la valeur des matériaux.
Le matériau de base de Foulem n’est pas tant l’argile que cette histoire de la céramique. C’est en revisitant et travestissant plusieurs genres et plusieurs formes que l’artiste place la céramique sur le piédestal de la tradition, mais avec cette touche éminemment contemporaine qui en déstabilise constamment les bases.
Depuis les années 1980, particulièrement, Léopold L. Foulem s’est intéressé à la transformation de l’objet en image, à un passage de l’usage vers l’intellect. Pour ce faire, il a travaillé les formes négatives, les contenants sans paroi, les vides solidifiés et les surfaces où images et mots remettent en question notre façon de percevoir l’objet et notre propension à toujours privilégier ce qu’on y raconte, plutôt que l’histoire de l’objet lui-même.
Léopold L. Foulem
Né en 1945 à Caraquet au Nouveau-Brunswick, Léopold L. Foulem détient une maîtrise en arts plastiques de l’université de l’État de l’Indiana. À titre de conférencier et d’auteur, il est reconnu pour ses prises de position quant à l’importance d’un discours propre à la discipline. Expert reconnu de la céramique de Pablo Picasso, il a été en 2004 co-commissaire de l’exposition Picasso et la céramique, co-organisée par le Musée national des beaux-arts du Québec. Il a obtenu le Prix national Jean A. Chalmers de métiers d'art en 1999 et a été récipiendaire en 2001 du Prix Saidye-Bronfman, soulignant l'excellence en métiers d'art (aujourd’hui un des prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques). En 2003, il a reçu le Prix Éloizes – Artiste de l'année en arts visuels en Acadie. Il partage son temps entre ses ateliers de Montréal et de Caraquet. Ses œuvres se retrouvent dans plusieurs collections prestigieuses, dont le Victoria & Albert Museum de Londres et le Los Angeles County Museum, et figurent lors d’expositions d’envergure internationale.
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